Cher amis de Mayne Lalande,
J’ai toujours aimé partager ma passion pour le château Mayne Lalande. La création de cette belle propriété, son émergence, et enfin sa reconnaissance ont été l’enjeu passionné de toute ma vie de vigneron listracais.

Partager ma réflexion de vigneron artisan
Une fantastique saga, 38 millésimes à la recherche constante de l’amélioration du vin. A l’aune de ce voyage médocain, j’ai maintenant envie de partager ma réflexion de vigneron artisan. Aussi, tous les mois, je vous invite ici même à suivre la vie sur la propriété. Au fil des saisons de la vigne et du chais, des évènements du monde du vin, de mes joies, de mes questionnements, parfois de mes coups de gueule, à chaud, vous vivrez cette aventure inégalable: faire du vin à Bordeaux.
J’ai suivi l’appel du vin
Pour commencer cette série mensuelle, j’ai envie de vous parler de mon mariage, avec le vin bien sûr. Mais c’est d’abord d’un héritage dont il s’agit. L’héritage culturel des 5 générations d’agriculteurs viticulteurs avant moi, installés dans la lande listracaise. J’ai participé très jeune à la vie de la petite ferme familiale. De toutes ces activités, j’ai appris que pour recevoir de la nature, il fallait autant lui donner. Il fallait savoir l’aimer. Certains deviennent agriculteurs, je suis né agriculteur. A l’heure de faire des choix professionnels, j’ai suivi l’appel du vin.
La convivialité joyeuse du vin
Instinctivement, ce qui m’a attiré dans le vin, c’est cette alchimie indéfinissable qui fixe tous les bonheurs de la nature. Il y a du beau dans le vin. Mais un beau qui ne met pas de distance dans sa création. Au contraire il nous rapproche tous. Je suis fondamentalement gascon, et la convivialité joyeuse du vin correspond à mon caractère. Dans cette idée de partage et d’accueil, j’ai ouvert la maison du domaine, une magnifique bâtisse, pour recevoir mes hôtes.

Cette atmosphère familiale terrienne, toute aromatique et colorée, a été le meilleur apprentissage sensoriel que je puisse recevoir. La cuisine de maman y a beaucoup contribué aussi. Cette expérience naturelle m’a permis de travailler mes gammes de dégustateur. J’ai eu assez tôt une idée précise du style du vin que j’aimais. Je ne m’en suis jamais éloigné.
Une partition flamboyante de toutes les notes du fruit
Bref, j’avais toutes les cartes en main pour commencer un parcours de vigneron. Il manquait juste un château. Cela n’aura pris que 40 ans. En 1978 je commence cette aventure en portant une partie du raisin en cave coopérative. En 1982 je franchis le pas, quitte la coopération et crée Mayne Lalande, qui n’avait de château que le nom. Au fil des années, le domaine s’est étoffé d’une cinquantaine de parcelles pour constituer un ensemble de 22 ha. Une partie est en agriculture naturelle. A force d’un travail acharné, la propriété s’est équipée de tous les moyens techniques modernes.
Cette collection de terroir est une synthèse parfaite de Listrac. Son morcellement entraîne de longues vendanges, mais est un facteur de complexité. Elle permet de jouer une partition flamboyante de toutes les notes du fruit de la vigne. Mes amis disent que je suis un vrai cabernet sauvignon. A force de courir les rangs de vigne, c’est un mimétisme bien normal. L’idée me va, de notre grand terroir médocain, il tire un vin élégant et généreux.
Merci de votre lecture, Si vous le voulez bien, rendez-vous le mois prochain. D’ici là, portez vous bien Bernard Lartigue, vigneron artisan