Château Mayne Lalande : La passion selon Bernard Lartigue (octobre 2009, Sylvie Lepinay)
Comment passer, en un peu plus de 20 ans, d’une modeste exploitation en polyculture à un domaine phare de l’appellation Listrac Médoc ?
« Il faut être soit fou, soit passionné » répond Bernard Lartigue, qui fonde Château Mayne Lalande, en 1982, à partir d’une propriété familiale d’un hectare en terroir ingrat. Aujourd’hui le vignoble, constitué d’une trentaine de parcelles, en compte 20. Un travail à la vigne poussé à l’extrême, des vendanges à parfaite maturité et des élevages ambitieux ont permis à Bernard Lartigue de hisser ce cru au meilleur de l’appellation. Belle revanche pour ce fils d’agriculteurs, qui considère l’absence d’atavisme familial comme un atout : « si la transmission d’un savoir-faire viticole permet d’éviter quelques bêtises, cela peut aussi brider la créativité ».
La mise en valeur du patrimoine ne s’arrêtera pas à la terre. Bernard Lartigue s’attaque ensuite à la restauration d’un corps de bâtiment en ruines, pour donner naissance au printemps dernier à 5 chambres d’hôtes, merveilles de luxe discret et bucolique mêlant habilement le classique à des touches plus design. « L’oenotourisme est un concept que j’ai toujours défendu et pratiqué », affirme notre viticulteur, qui souligne que sa propriété accueille près de 2 000 clients par an. Aujourd’hui, la maison d’hôtes vient d’être complétée par un parcours pédestre. Entre forêt et vignes, l’enfant du pays Bernard Lartigue y parle des anguilles qu’il pêchait enfant dans les jalles et des rosiers qui rythment les rangs de vigne du Médoc. Avec, comme dans tout ce qu’il entreprend, la passion comme guide et moteur.